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Les inondations du printemps 1856

Les terribles inondations du printemps 1856

Certaines années,  que ce soit dans l' Ain ou dans d' autres départements, ont été marquées par des crues qui sont sorties de l' ordinaire. Parmi celles-ci on retiendra la terrible année 1856, au printemps plus exactement. La majeure partie des rivières de France furent impactées. Ces crues servent bien souvent encore de références parmi les plus importantes que notre pays a connu. Les conséquences furent dramatiques. Le département de l' Ain comme certains de ses voisins. Nous ne rentrerons pas trop dans le détail ( cela sera sûrement fait dans de prochaines chroniques quad nous évoquerons les grandes crues de l' Ain) mais nous citerons quelques brèves parues dans la presse de l' époque, à savoir " Le Journal de l' Ain" .
Tout commença dès le mois de mai avec des cumuls de pluie exceptionnels un peu partout dans le département. Rien qu' à Bourg pour ce seul mois les données font état de près de 300 mm tombés et largement au-dessus des 400 mm sur les secteurs montagneux !. C' est à la fin de ce mois-là et au début de juin que la situation devint catastrophique avec des inondations exceptionnelles. La Reyssouze déborda sur les prairies qui lui sont proches. Les eaux qui le 16 mai ne passaient que sur la route de Ceyzériat envahirent les maisons du faubourg du Jura que plusieurs habitants ont eu la précaution de déménager.  La route de Lons- le -Saunier formait une chaussée;assez élevée pour refouler l'eau en amont de l'ancien lit de la Reyssouze, dont le pont était tout à fait insuffisant pour l'écoulement. Cette route a promptement été couverte par les eaux, ainsi que celle de Louhans. Le hameau des Dîmes, situé entre les deux routes de Ceyzériat et deJasseron, a été totalement submergé. M. le préfet de l'Ain s'est transporté sur les lieux couverts d'eau, accompagné de M. Achard-James, conseiller de préfecture, et de
M. l'ingénieur en chef des ponts et chaussées. Mr le préfet a visité plusieurs maisons et a donné aux habitants inondés des paroles de consolation et d'encouragement. M. Chicod, adjoint, et M. Baujolin, commissaire de police, se sont rendus dès le matin dans les maisons inondées de divers quartiers. Par leurs soins un service de voitures a été établi pour le passage des personnes et l'approvisionnement des ménages. Des mesures de sûreté avaient également été prises par ces fonctionnaires pour les bâti-
ments peu solidement construits. Les habitants des fermes situées près de la Reyssouze, dans la direction de Viriat, ont évacué leurs demeures. Le bétail a été amené au faubourg de Mâcon. Le courrier en provenance de Belley a dû mal à arriver. On dit le passage fermé par l'Albarine démesurément grossie près de Torcieu. Il ne peut pas non plus arriver à Nantua. Le 30, les eaux de cette rivière ont enlevé un pont de trois arches construit pour le chemin de fer, à Torcieu. On rapporte que le pont de Saint-Denis-le-Chausson est aussi endommagé. Les eaux de la Sereine ont emporté à Montluel une portion de la chaussée du chemin de fer sur une longueur de près de 30 mètres. Châtillon sur Chalaronne, Pont-de-Veyle et Trévoux sont dans la plus vive anxiété. Dans la première de ces localités les eaux de la Chalaronne ont envahi les maisons et s' y sont élevées à près d'un mètre dans les endroits les plus hauts de la partie basse de la ville. Il y a eu plus d'eau qu'en 1840 ( époque que l' on évoquera ultérieurement). A Trévoux, des bâtimens en construction, détrempés déjà par les premières pluies, se sont affaissés. Dans l'arrondissement de Belley, les inondations  ont causé d'assez grands désastres. Le village entier de la Sauge dépendant de la commune de Saint-Benoît, situé dans une île du Rhône, est entièrement détruit.
Isolés dans leur île, habitant des maisons en pisé, ces malheureux cultivateurs voyaient s'élever le niveau des eaux avec désespoir; ils s'étaient tous réfugiés dans les étages supérieurs, n'attendant leur salut
que de la Providence. Le maire de Saint-Benoît s' est jeté dans une barque, entraînant par son exemple bon nombre d'habitants de sa commune. Il est arrivé à temps pour sauver tout le monde mais les maisons se sont écroulées aussitôt, et quinze sur dix-sept ont été englouties. Voila bien des familles sans asile et sans pain ! Le maire, avec le même entraînement, a pourvu aux premiers besoins. Le village de Rives, commune de Massigneu, celui de Chantemerle, commune de Brens, et deux sections de Brégnier-Cordon ont été complètement inondés ; les habitants ont se réfugier avec leurs bestiaux dans les localités voisines. La ville de Seyssel a été également envahie par les eaux; mais il n'y a pas eu d'accidents à déplorer. Le Séran a aussi inondé les communes qu'il traverse, ainsi que les villages de Rochefort, Malissieu et Ameyzieu. 

La vallée de l'Àlbarine a beaucoup souffert. La ville de Saint-Rambert, les villages de St-Maurice et St-Denis en Bugey ont été inondés durant deux jours ; les rez-de-chaussée ont été en vahis, le quai de St-Rambërt a été emporté; à Saint-Maurice, la rupture d'une digue a donné une autre direction aux eaux et a préservé le village. Les petits ruisseaux ont aussi causé des
dégâts a Pugieu, Tenay, Ambérieu, Ambronnay, Château-Gaillard, quelques maisons ont été envahies par les eaux. Des éboulements de terrain ont eu lieu sur le territoire de Belley, Rochefort, Argis, Bénonces, Souclin près de Lagnieu. La circulation y a été momentanément interrompue mais on ne signala pas d'accident grave.


Sources : extraits du Journal de l' Ain en 1856