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La crue de l'Ain du 16 mai 1983

L'inondation du 16 mai 1983 à Pont d'Ain.

FB

L’Ain subit en ce mois de mai 1983 l’une de ses plus importantes crues depuis la conséquente de février 1957 même si celle de février 1977 fut très intense. Le débit de l’Ain à Pont d’Ain grimpera à plus de 1400 m3/sec. L’eau envahira notamment le camping de la cité ainsi que de nombreuse caves. Cette inondation subite aura pris de cours les services municipaux. Ils s’en défendront quelques jours plus tard au travers du bulletin municipal.

Quels sont les moyens mis en oeuvre pour prévenir les gens ?

La mairie est normalement prévenue par la Direction de la Protection Civile de Bourg qui elle-même est informée des variations du débit de l’Ain aux barrages EDF. Les habitants sont ensuite prévenus via la municipalité par l’intermédiaire des pompiers et avec le concours éventuel de la gendarmerie. C’est au maire qu’il appartient de prendre une décision éventuelle d’évacuation. Pour les établissements scolaires, le chef d’établissement décide dans le cadre de ses responsabilités propres. En cas de risque très grave du type d’une rupture de barrage de Vouglans, les pompiers feraient circuler une voiture avec haut- parleur et sirène. A noter que lors de ce printemps 1983, ils passèrent dans les rues pour informer d’une possible hausse du niveau de l’Ain.

La commune avait-elle les moyens suffisants ?

La commune a en tout cas les moyens de faire face aux difficultés d’une crue du type de celles qui reviennent tous les dix ans en moyenne ( cure décennale). Son corps à l’époque, fait de 32 sapeurs-pompiers bénévoles est bien commandé, bien encadré et bien entrainé. S’il est nécessaire, des pompiers peuvent également à titre bénévole apporter leur concours. Elles sont alors considérées comme employées par la commune, notamment pour les accidents qu’elles peuvent subir ou occasionner. Pont d’Ain dispose également d’un zodiac et d’une équipe d’hommes-grenouilles.

L'expansion de la commune n'a-t-elle pas accru les risques ?

Il est vrai que depuis la guerre, la commune se développa surtout sur la rive gauche, la plus soumise aux risques de crues ; là où les terrains sont les plus faciles à construire et également les plus vulnérables aux inondations. Mais depuis, la donne a changé et les PPRI sont passés par là. En 1983, toutes les précautions ont été prises pour que la population soit à l’abri des crues normales. Le règlement d’urbanisme local interdit de construire des pièces d’habitation à une cote inférieure à 239,5 m. Ceux qui ne respectent pas cette cote en construisant  au-dessous ou en transformant ensuite en pièces d’habitation des dépendances le font à leurs risques et périls. Avant les années 80, on autorisait les constructions semi-enterrées. Depuis c’est bel et bien banni. Et pour cause. D’autant que même si cela devient rare depuis pas mal d’années, un risque d’inondations par infiltration est encore fréquent. Le camping demeure vulnérable mais la rivière constitue son attraction. L’inondation est la rançon inévitable pour tous les campings en bord de rivière qui sont les plus recherchés. Par précaution, le gymnase à 240 m et le collègue à 240,25 m ont été édifiés à une cote supérieure.

Quels sont les dégâts constatés en cette année 1983 ?

La crue du 16 mai 1983 a été moins importante que celle de février 1977 qui avait culminé à environ 70 centimètres de plus. Mais les pluies d’avril avaient déjà lourdement toucher les exploitations agricoles. La crue elle-même a entrainé des dégâts qui furent estimés à 65 000 francs pour la commune au camping (où 250 caravanes ont dû être déplacées à la hâte et 40 ont été envahies par les eaux) et sur certaines voies. Le canal d’Oussiat a cédé en deux endroits ( dégât privé estimé à 70 000 francs) et la berge de l’Ain en aval du pont SNCF rive gauche a subi elle aussi deux brèches.

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La municipalité a-t-elle pris les mesures nécessaires ?

Le maire, les adjoints, le personnel municipal étaient sur place de bonne heure ce lundi pour diriger l’évacuation des caravanes par les pompiers et des bénévoles venus  avec camionnettes ou tracteurs.

Après cette crue, le conseil municipal a demandé le classement de la commune en zone sinistrée pour que jouent les indemnisations prévues par les assurances en cas de catastrophe naturelle ( loi du 13 juillet 1982). Pour l’agriculture, l’ensemble du canton de Pont d’Ain a été déclaré sinistré par arrêté préfectoral du 23 juin 1983.

A titre préventif, la précédente municipalité avait décidé la réfection de la digue des Bottières. Des crédits ont été inscrits au budget communal et deux premières subventions ont été obtenues de l’Etat ( Urbanisme et Logement pour la protection des zones habitées et Agriculture pour la protection des terres).

Le projet technique fut à l’étude ensuite mais sa mise au point fut délicate car il fallait éviter de trop renvoyer les eaux sur l’autre rive. On ne pouvait en attendre non plus une protection absolue : l’expérience a montré que l’eau arrive aussi parfois par infiltration à travers le sol de gravier et en remontant par les égouts. Mais la réalisation de la digue améliorera la protection et réduira les dégâts causés par le courant.

De même par la suite, une digue le long des terrains de tennis a permis de rehausser  la protection.  A noter aussi que le ruisseau Oiselon a vu son cours détourner lui qui longeait le camping pour se jeter dans la rivière.

Depuis 1983, l’Ain a bien sûr subi des crues mais il n’a jamais envahi le camping même lors de la crue plus que décennale de janvier 2018.